L’alliance des pouvoirs maritimes contre les pirates
La fin de l'âge d'or de la piraterie fut un processus graduel, marqué par une série de réformes légales, d'actions militaires et de coopérations internationales. Sous la pression croissante des marchands et des colons, les puissances maritimes, notamment la Grande-Bretagne, ont intensifié leur lutte contre les pirates au début du XVIIIe siècle. Dès 1701, les colonies britanniques reçurent l'autorisation de juger et d'exécuter les pirates sur place, un tournant décisif dans la répression.
Les grandes nations maritimes, telles que l'Angleterre et la France, ont lancé des expéditions navales, armant des navires de guerre modernes pour patrouiller les eaux infestées. La Royal Navy, en particulier, devint un acteur majeur dans la traque des flibustiers, perturbant leurs opérations et détruisant leurs repaires. New Providence, un des plus célèbres refuges pirates aux Bahamas, fut définitivement fermée en 1718 sous l'autorité du gouverneur Woodes Rogers qui mena une campagne impitoyable avec la Royal Navy pour réprimer les pirates.
En parallèle, des lois répressives sévères, telles que le Piracy Act de 1698, furent adoptées, déclarant les pirates ennemis de l'État. Certains gouverneurs coloniaux, tels qu'Alexander Spotswood en Virginie et Nicholas Lawes en Jamaïque, jouèrent un rôle clé dans cette répression. Ils offrirent à de nombreux pirates la possibilité de recevoir un pardon royal en échange de leur reddition. Cette stratégie, combinée à des récompenses financières pour la capture de pirates, a permis d'affaiblir considérablement leur pouvoir.
Des tribunaux spéciaux furent institués pour des procès rapides et des exécutions publiques. À des lieux comme Deadman's Cay en Jamaïque, les pendaisons de pirates servaient d'exemples, tandis qu'à Execution Dock à Londres, les cadavres des pirates étaient exposés dans des cages de fer, laissant leurs corps se décomposer comme avertissement pour les marins. Les exécutions en masse étaient courantes, illustrées par le pendaison des 52 membres de l'équipage de Bartholomew Roberts au château de Cape Coast en 1722.
Dans l’océan Indien, la Compagnie Britannique des Indes orientales prit des mesures similaires pour protéger ses convois, renforçant la sécurité maritime et traquant les pirates sur ces routes. Leurs efforts conjugués ont rendu la vie des pirates de plus en plus difficile : leurs refuges étaient détruits, leurs réseaux de contrebande dissous, et les sanctions de plus en plus sévères.
La fin de la piraterie fut le résultat d’une coopération internationale entre les grandes puissances maritimes, de l’amélioration des forces navales, et de lois strictes contre les pirates. Ces mesures ont marqué la fin de l'âge d'or des flibustiers, rétablissant la sécurité sur les principales routes commerciales. Bien que la piraterie n'ait jamais complètement disparu, elle a cessé d’être une menace majeure pour les échanges maritime.